Toujours très peu d'échos de la campagne électorale, limitée à des élu-e-s qui auront le rôle de "grands électeurs" le 25 septembre. Les citoyens rentrant de vacances n'en sauront pas grand chose, avant d'apprendre
officiellement le lundi 26 les noms de leurs 6 nouveaux sénateurs/sénatrices.
En fait, la campagne silencieuse est engagée depuis plus d'un an : notre département bénéficie de la présence active du président du Sénat, dont la ronde bonhomie ne saurait cacher tout à fait
l'intense activité qu'il déploie pour continuer à occuper sa position élevée - ce qui suppose que les représentants de M. Sarkozy conservent la majorité.
Tous les hebdomadaires politiques fleurissent depuis des mois de petites infos estampillées "confidentiel", citant manœuvres et manips pour que chaque fauteuil du Sénat soit
utilement occupé le 1er octobre prochain : ce jour-là sera élu le président des 3 prochaines années.
Deux nominations au Conseil constitutionnel ont ont eu l'heureux effet de "dégager" deux sénateurs (Haenel et Charasse), et en prime les mandats et fonctions cumulées - ce qui permet par ricochet
de les répartir entre d'autres nouveaux heureux, qui seront sûrement reconnaissants le 25 septembre...
Il ne suffit pas que les 170 nouveaux élus (dont 6 Yvelinois) remplacent les 170 sortants sans changer la majorité de l'assemblée : il y a des complications déjà prévues, quand on est à 1
voix près...
Par exemple, des ministres vont se porter
candidats ; s'ils sont élus, ils auront un mois pour choisir de siéger comme sénateurs ou de
rester au gouvernement (la part de risque supplémentaire étant que le siège de ministre est éjectable, au lieu des 6 ans au Sénat...) Mais ce délai leur interdit de voter avant le 26 octobre - et
donc de participer à la ré-élection de M. Larcher.
Autre écueil : le même délai s'impose aux députés qui ont souhaité passer de l'Assemblée nationale, pour un mandat plus long comme sénateurs, et généralement pour une fin de
carrière paisible....
Le meilleur exemple est celui de la suppléante de feu Henri Cuq (9e circonscription) dans notre département : contrairement à la tradition, Sophie Primas n'aura exercé son mandat qu'un an, mais elle est déjà
assurée de la 2e place sur la liste des Yvelines : la parité imposée par la gauche a aussi des bienfaits pour les femmes de droite !
D'autres députés perdent leur circonscription depuis le dernier "remodelage" de
2009 et souhaitent éviter une concurrence aux législatives de l'an prochain : deux sortants pour un même siège, de quoi justifier une fuite vers le Sénat. (Quitte à sacrifier un siège à l'Assemblée, et les électeurs qui resteront neuf mois sans élu !)
Nous en saurons plus dans 3 semaines : les candidatures ne sernt oficiellement déposées qu'entre le 5 et le 16 septembre.
Pour l'anecdote, et pour ne citer que les Yvelines, si la liste centriste semble peiner à se réaliser, c'est que le plus éminent-émérite de ses représentants a eu les honneurs d'une nomination par le président du Sénat : Nicolas About siège désormais au CSA et a donc
perdu ipso facto son siège, revenu à Roselle Cros. Il ne perturbera donc plus les candidatures de la majorité...
On en oublie dans les multiples exemples, mais il est sûr que le candidat Larcher, quand
il n'est pas empêtré dans ses mauvais comptes d'élu local (on ne peut avoir la tête
partout !), garde toujours le sourire lorsqu'il cisèle les relations humaines. Salut, l'artiste, dans son genre.
(vous n'attendiez quand même pas, ici, un portrait ?)
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