Les primaires de désignation à la présidentielle de 2012 se rapprochent : les candidat-e-s
de gauche pourront se déclarer dans moins d'un mois, le 28, et jusqu'au 23 juillet (pour un vote à deux tours les 9 et 16 octobre).
C'est la première fois en France qu'une telle procédure permettra aux électeurs de toute la gauche le choix essentiel : avant le vote officiel et général de tous les citoyen-ne-s, celui d'un-e
candidat-e dont les chances seront renforcées. L'idéal aurait été - mais peut l'être encore - que participent à ce scrutin tou-te-s les candidats de gauche. L'organisation matérielle du vote est
si importante qu'elle le justifierait d'ailleurs bien...
Mais le plus important est là : sous la seule réserve d'un soutien aux valeurs de gauche, tous les électeurs-électrices pourront venir voter.
L'information de tous est donc essentielle. La campagne électorale officielle ne pourra s'ouvrir que lorsque les candidat-e-s seront officiellement inscrit-e-s, donc connu-e-s. Pas avant la
mi-juillet.
Mais ceux et celle(s) qui se sont déjà lancé-e-s, parcourent la France pour se présenter dns des réunions auxquelles les médias font écho - relayant l'information quand elle est intéressante. Et
...selon la bonne volonté des dits médias...
Une chaîne ou un titre de la presse écrite ne suffit pas à donner une orientation : on peut voir que dans une même rédaction des éditorialistes ou journalistes ont des tendances différentes - et
pourquoi pas ? Tout est affaire d'analyse, de cohérence de pensée, et un peu aussi de bonne foi...
Des "journalistes" sont-ils de bonne foi, font-ils leur métier, quand ils ne s'appuient seulement sur les résultats de sondages ? (il faudrait demander aussi aux sondeurs s'ils font bien leur
travail dans les règles professionnelles) Autant se mettre devant les ascenseurs d'une tour, pour noter les nombres de mouvements de montées et descentes dans chaque cage !
On reconnaît donc ceux qui vont réellement écouter, ceux qui lisent les déclarations des candidats, qui analysent les propositions, qui entendent les publics de ces réunions à travers la France.
Dans cette période "à blanc" où rien n'est encore officiel, on peut sans doute accepter un certain manque d'objectivité.
On supporte même presque aussi que le futur hypothétique candidat de l'UMP fasse - depuis des semaines - de
nombreux petits voyages (moyens et avions de la République à la clé) pour distribuer promesses et largesses à tous les électeurs potentiels.
Justement aujourd'hui, comme Président de la République, il va en région
Poitou-Charentes : il paraît qu'il va arroser de millions d'euros ces terres desséchées. Ce n'est même pas le ministre de l'agriculture qui l'annoncerait : il faut un événement qui montre
l'immense intérêt que porte à cette Région le futur candidat.
Quant à la présidente de ce Conseil régional, contrairement à tous les usages de la République, elle n'avait même pas été conviée, même pour la photo... La muflerie politique n'a pas
atteint le point où on lui aurait refusé l'accès quand elle s'est manifestée. Ségolène Royal pourrait donc bien être sur les photos aujourd'hui.
Parlant des médias et de cette candidate, Le Nouvel Observateur s'est distingué pendant des mois dans une campagne pour un candidat virtuel, censé écraser toute la gauche tant il
irradiait dans le monde financier. Dossiers, pages entières, petits bruits, confidentiels, témoignages, sondages, articles répétitifs sur ses collaborateurs amis et soutiens, DSK était bien là
comme quasiment Élu déjà l'an prochain. On a vu la suite, malheureuse (pour tout le monde).
Le Nouvel Obs a-t-il retenu la leçon ? que non ! Dès le lundi un nouveau sauveur lui était apparu : le bon François Hollande. Bon, pourquoi pas ? même si vite.
Mais la technique éditoriale est double : on met au pinacle son candidat préféré (et il fallait d'urgence boucher un trou) ; dans le même temps on ridiculise les rivaux - pas forcément tous
d'ailleurs, mais au moins une.
Avec Courage, Le N.O. a commencé de distiller un poison qui se veut mortel : de semaine en semaine, d'article en article, un "journaliste" parsème ses articles de sous-entendus,
d'images, d'expressions ricanantes ou méprisantes. À la longue (comme certains l'avaient initié enb 2006), il en restera bien quelquechose dans l'opinion...
Un exemple cette semaine dans le style Meetic : "Au
Parti socialiste, le "speed dating" continue", Pour l’amour, on verra ensuite", " On comprend que pour le Che, Ségolène est une Marianne. Figure sacrée avec laquelle il
convient de garder une distance", "La claque de Désirs d’avenir", " la maire de l’arrondissement et fidèle apôtre du ségolénisme... En parfaite maîtresse de maison",
et tout est de la même encre.
Cela s'appelle un des "carnets de campagne" de ce Sylvain Courage. C'est courageux aussi, pour un hebdo de gauche, d'engager un
provocateur de droite.
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